La poésie des années 30 et le dessin de 1934


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Quelques poèmes de Picasso des années 30 semblent être en relation directe avec le dessin de 1934. Parfois, le degré de correspondance est remarquable et on peut même penser dans quelques poèmes que Picasso faisait référence au dessin lui- même ; cependant, parce que la plupart du temps d'une nature surréaliste et personnelle, les poèmes sont difficiles à interpréter avec certitude.

Dans son livre à propos de Guernica, le professeur Hershel Chipp cite l'interprétation des poèmes de 1935 de l'Historien d'Art José Barrio-Garay.

Il écrit :

".... Barrio-Garay remarque une figure qu'il identifie à Marie-Thérèse, représentée par Picasso comme une "Jaca" ou une jeune pouliche, un lion nu masqué comme un torero et une femme avec de longs cheveux blonds qui est emprisonnée derrière une porte en fer et qui cache sa honte sous une nappe.

Il continue :

"Bien qu'elle tire le peintre de son embarras, elle est la cible d'insultes obscènes et finalement réduite à l'état misérable d'un cheval blessé dans une corrida, faisant le tour de l'arène, saignant et traînant ses tripes".

Dans le dessin de 1934 comme dans les poèmes, la figure de gauche, identifiable à Marie-Thérèse semble aussi incarner le cheval blessé dans une corrida. Les fléchettes en forme de U blessant son épaule et son cou, comme si elles provenaient d'une cachette d'une forme similaire derrière le dos d'Olga. Les fléchettes symbolisent les insultes obscènes dans les poèmes, ils suggèrent aussi des banderilles jetées au cou des taureaux pendant la corrida. La transposition poétique du taureau et du cheval est typique de l'oeuvre de Picasso à cette époque. La relation entre le cheval blessé et Marie-Thérèse est renforcée par la silhouette de la tête de cheval peinte en lavis juste au-dessous de son épaule et aussi par son bras gauche déformé qui est une réminiscence de patte de cheval. Les lignes en Z courant à travers ses yeux et tranchant son cou semblent symboliser en trois traits simples la coutume selon laquelle on bande les yeux du cheval et on lui coupe les cordes vocales avant la corrida.

Les lignes en formes de Z semblent être une partie de la signature cachée de Picasso comme il y a un Z similaire sous le cou de la figure de droite. Le fait de rendre muet le cheval par l'une des lettres "magiques" du nom de Picasso est un symbole poétique de la liaison secrète que Picasso avait avec Marie-Thérèse avant la naissance de leur fille Maya en 1935. Ses yeux noircis semblent faire allusion à la "honte" de Marie-Thérèse et à sa disparition dans le poème.

Dans cette interprétation, Barrio Garay mentionne que Marie-Thérèse cache sa honte sous une nappe. Dans le dessin, sa main gauche disparaît sous sa robe dans la région de ses reins. ("Cachant sa honte ?"), sa robe peut même représenter la "nappe" qui l'enveloppe. Le poteau vertical et les lignes horizontales au-dessus d'elle semblent représenter une barrière avec peut-être une association ajoutée au poème "la porte de fer" en raison de sa similitude avec les portillons de fer aux entrées des immeubles parisiens.

La comparaison entre les deux groupes d'images démontre l'habileté de Picasso à traduire les personnages et l'action d'une image picturale en une narration poétique.

Liste des images qu'on retrouve dans le dessin de 1934 et les poèmes de Picasso de 1935, Cahiers d'art du 7/10/1936.

L'oeil de taureau Le rideau Le peintre Le bouquet de fleurs Lumière venant du haut La porte de fer L'ajustement constant de la jupe Blessures et coups de poignard Les fléchettes volantes Injures La femme torero Honte cachée sous une nappe Yeux bandés Longue chevelure du peintre Deux moitiés, la moitié qui sourit, la moitié qui gémit.

D'après une traduction commandée en 1992.

Dans une étude intitulée "Picasso et la Corrida", l'historien d'art français M. L. Bernadac cite des extraits variés des poèmes de Picasso, ce qui suit fait référence à un rideau de théâtre ainsi qu'à un conflit entre le taureau et le cheval dans le contexte d'un interminable drame mis en scène dans un mystérieux tableau noir qui semble avoir disparu.

"La corne du taureau ouvre la gourde de vieux vin de l'estomac du cheval et la caverne qui allume l'huile de son sang éclabousse les rideaux avec ses entrailles se mêlantant aux fils du rideau de théâtre alors l'illusion de ce drame a lieu". (Poème daté du 2.2.36) - Bernadac page 69.

et:

"L'interminable lie du tableau noir en toile cirée décloué de son châssis enveloppant le drame sous ses plis"... (Poème daté du 11.2.37) - Bernadac, Page 70.

Dans le livre de Gertrude Stein sur Picasso publié en 1938, il y a une autre référence possible au dessin que Stein a peut-être malencontreusement associé à un collage.

"Plus tard, il disait assez souvent que le papier dure aussi et après tout il résiste au temps, pourquoi pas, et il dit en plus, après tout plus tard personne ne verra le dessin, ils verront la légende que l'image aura créée, alors cela ne fera pas de différence si l'image dure ou si elle ne dure pas. Plus tard, ils restaureront une image qui vit par sa légende et rien d'autre". Stein page 27.
Une remarque similaire est mentionnée dans Brassaï à la page 40.

Traduit par Sylvaine BRUNET et Carole BRIFFAUT

© Mark Harris 1996


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© Mark Harris 1996 (content), Simon Banton 1996 (design)

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