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Les réactions du monde de l'art |
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Le dessin a provoqué un éventail de réactions contradictoires et inhabituelles de la part d'écrivains, d'artistes, de professionnels de l'art et d'autres personnes étroitement liées à la succession Picasso.Ce qui suit n'est qu'une petite sélection des réactions reçues à ce jour. Quand il a été montré à Sotheby's à Londres, le dessin a été aussi rejeté sans aucune raison apparente. Après plus ample discussion, des photographies du dessin et de l'empreinte digitale ont été envoyées par Sotheby's à leur "expert" à Paris, dont Sotheby's refusa de révéler l'identité. Il s'avéra ensuite que cet "expert" anonyme n'était autre que la fille de Picasso, Maya Picasso, qui, d'après des sources bien informées de la Tate Gallery, "n'est pas un expert en ce qui concerne l'oeuvre de son père". Maya a répondu en demandant à Sotheby's de lui envoyer l'original pour faire des recherches. Sotheby's a expédié le dessin à Paris sans consulter les propriétaires. Il a fallu quatre mois pour que Maya renvoie le tableau avec pour toute réponse ces mots : "... n'est pas de Picasso." Aucune autre explication ne fut donnée. Pour autant que nous puissions dire, Maya n'a pas comparé l'empreinte digitale du dessin avec aucune autre connue pour appartenir à son père. Elle a également refusé de correspondre davantage sur le problème de l'authentification bien qu'on lui ait présenté un éventail de preuves indiquant l'authenticité du dessin. La SPADEM, qui jusqu'à présent représentait les intérêts de droits d'auteurs de la succession Picasso, a dit en 1993 que "ils avaient cessé d'authentifier les Picasso en raison de la clôture de la commission qui s'en occupait". Ils ne savaient absolument pas si la commission se réunirait à nouveau et refusaient de dire pourquoi elle avait pris fin. Claude Picasso, l'administrateur des biens de Picasso, a déclaré à maintes reprises que le dessin n'était pas de Picasso. En évoquant les droits d'auteurs en 1993, il a interdit la poursuite de la publication d'un rapport illustré concernant le haut degré de correspondance du dessin avec d'autres Picasso. Il a aussi menacé des plus graves conséquences si le dessin était mis en vente. Il a également personnellement refusé l'accès à la collection du musée Picasso pour rechercher une comparaison de l'empreinte digitale et nous a adressé une autre lettre contenant une menace voilée au sujet des "risques" que ferait courir la mise sur le marché du dessin. John Richardson, le célèbre biographe de Picasso, et ancien directeur de Christie's à New York, affirme que le dessin "n'a rien à voir avec Picasso". Quand on lui a demandé pourquoi il ne montrait aucun intérêt pour l'empreinte digitale, il a éludé la question. Quand on lui a demandé pourquoi pendant trois années il a refusé de correspondre à propos de la découverte, il a répondu qu'il avait "reçu des instructions de Claude Picasso de ne rien écrire ou prononcer sur le problème".Il a également révélé que la commission Picasso avait été dissoute sur l'ordre de Claude Picasso. Le Musée Picasso à Paris a joué au jeu du chat et de la souris jusqu'en 1992 sur la question de l'empreinte digitale. Cela ne les intéressait absolument pas de participer à l'identification de l'empreinte digitale. La conservatrice en chef justifia son refus d'aider en répondant qu'il n'y avait pas assez de personnel au musée pour ouvrir les cabinets ou s'occuper de notre requête. Lorsque nous les avons récemment contactés à la recherche d'empreintes digitales, ils ont exigé que nous obtenions l'autorisation de la succession Picasso. Nous ne voyons pas la nécessité de cette autorisation étant donné que la collection appartient au peuple français en vertu de la dation effectuée à la mort de Picasso. Le Dr Peter Ludwig a mis sa collection Picasso à ma disposition en avril 1994 afin que je puisse chercher des empreintes et m'a conseillé de contacter le Dr Evelyn Weiss, sous-directrice de la collection du Ludwig Museum de Cologne. En juin, le Dr Weiss ne m'avait toujours pas répondu et me refusa l'autorisation d'examiner la collection Picasso sous prétexte de problèmes financiers et techniques. Lorsque je me plaignis de son attitude auprès du Dr Ludwig, il affirma qu'il n'y pouvait rien. Je découvris plus tard que le Dr Weiss entretient des rapports étroits avec le Musée Picasso de Barcelone qui, comme le Musée Picasso de Paris, est secrètement contrôlé par Claude Picasso et la succession Picasso. Christopher Green, professeur à l'institut Courtauld à Londres a concédé que le dessin pourrait être authentique et répondit que l'empreinte digitale devrait être la seule manière de savoir si le dessin de 1934 était un authentique Picasso. Robert Rosenblum, spécialiste de Picasso et professeur à l'Université de New York, a écrit que le dessin "... semble négligé et de seconde main" et il se rangerait probablement à l'avis de John Richards selon lequel même si l'empreinte digitale appartenait à Picasso, le dessin ne serait pas de lui. Il a suggéré qu'il pouvait être de l'artiste espagnol Bores ou de Françoise Gilot la maîtresse de Picasso, travaillant dans l'ombre du maître. Assez étrangement, le professeur Rosenblum semble avoir oublié qu'en 1973 il a écrit au sujet du système de Bertillon sur la façon d'éviter les contrefaçons en prenant les empreintes digitales, dans un article concernant Picasso intitulé, "Picasso et la typographie du Cubisme". Eberhard Fish, spécialiste allemand de Picasso et auteur de "le Guernica de Picasso : étude de l'oeuvre et de son contexte" a dit : "le dessin est fascinant et il n'y a aucun doute qu'il fut exécuté par Picasso en 1934", il énumère un grand nombre de raisons dans sa conclusion et a depuis écrit une interprétation du dessin le replaçant carrément dans le contexte des autres oeuvres de Picasso. Il a ajouté que la découverte était d'intérêt mondial. Melvin Becraft, spécialiste américain de l'oeuvre de Picasso et auteur de "Picasso's Guernica Image within images" déclare que le dessin est une découverte majeure qui sera reconnue un jour dans le monde entier. Il a effectué une étude approfondie du dessin qu'il compare à Guernica quant à son importance; de cette étude résulte une annexe de 58 pages. Eugenio Chicano, directeur de la Fondation Picasso à Malaga en Espagne, dit qu'il croit que le dessin de 1934 peut appartenir à Picasso et il énumère un certain nombre de raisons stylistiques et autres à l'appui de son opinion. Dans une série de lettres très encourageantes, il décrit le dessin comme "étonnant et mystérieux, peut-être un chef-d'oeuvre", il a même essayé de localiser une comparaison d'empreinte digitale, mais lorsqu'il a appris que Claude Picasso était contre la découverte, il a interrompu la correspondance et a changé d'opinion. David Douglas Duncan, photographe célèbre et ancien ami de Picasso, a téléphoné en 1993 de chez lui en France pour dire que le dessin était "typiquement de Picasso" et qu'il ne comprenait pas pourquoi Picasso l'avait toujours caché. Il a offert d'aider à localiser la comparaison de l'empreinte digitale mais après avoir correspondu avec Angela Rosengart, marchand d'Art Suisse en relation avec Pierre Daix, il est revenu sur son opinion et a déclaré que : "j'étais dans de sales draps et que j'avais tout "l'establishment" du monde de l'art contre moi". Francis Morris, conservateur adjoint de la Collection Moderne de la Tate Gallery, a dit lors d'une conversation téléphonique en avril 1992, que "...personne d'autre que Picasso n'aurait pu faire ce dessin". Elle a refusé de mettre l'opinion de la Tate par écrit et en ce qui concerne l'authentification du dessin, elle a indiqué qu'il y a de nombreux requins dans le monde de l'art qui voudraient y faire obstacle. Victor Pasmore, le célèbre artiste anglais a écrit en 1993 que "la crucifixion" peut être une des séries que Picasso a faites sur ce thème, inspirée par une célèbre peinture de Grünewald, parce que son image est extrêmement sensible et originale.. Un certain nombre d'historiens et d'institutions ont refusé de faire tout commentaire, dont : Pierre Daix, Werner Spies, Lydia Gasman, Ellen Oppler, Joséphina Alex, le musée Picasso à Barcelone, le Centro del Arte Reina Sofia à Madrid (où se trouve le tableau Guernica). De même, tous les vendeurs de Picasso contactés ont rejeté l'attribution du tableau ou refusé de répondre. traduit par Béatrice HAMARD et Gwendoline GARREAU
© Mark Harris, 1996. Présentation générale
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