|
|
Le Culte Mithraique |
|
 
If you've found this site useful, we'd really appreciate a small donation to help with the hosting costs. Thanks! |
L’usage fait par Picasso du thème de la corrida a un lien étroit avec le culte mithraïque. L’historien d’art, Ruth Kaufman, a identifié l’usage de l’iconographie mithraïque dans la “Crucifixion” de Picasso (1930), l’associant aux écrits de George Bataille, qui à l’époque était ami avec Picasso.
Le culte mithraïque fut le plus sérieux rival des débuts du christianisme, se répandant depuis la Syrie, l'Anatolie et la Phrygie partout dans l’empire romain. Les origines du culte sont obscures, mais on dit qu’il fut l’une des religions de l’ancienne Indo-Perse. Les plus anciennes traces du culte remontent aussi loin que 1400 avant Jésus Christ. Le culte était une forme de vénération du soleil, associée à l’astrologie, qui était représentée par le dieu Mithra et la lutte étrenelle entre le bien et le mal. Le Mithraïsme était un culte exclusivement masculin avec sept grades d’initiation symbolisés par une échelle à sept barreaux, qui selon la croyance conduisait à l’immortalité. Le plus important dans les étapes initiatiques était le sacrifice du taureau, une représentation du sacrifice par Mithra du taureau cosmique de la création, symbolisant la victoire sur le mal et la mort. Le bonnet mithraïque représentait le fait de se libérer du monde matériel. Un autre symbole du culte est la croix de Tau qui signifie l’unification des contraires. Le Mithraïsme fut introduit en Occident au premier siècle après Jésus-Christ par les Romains et devint très populaire au sein de l’armée et de la classe marchande. A partir du quatrième siècle, il devint la cible de la persécution chrétienne et disparut progressivement. Cependant son héritage continua à vivre à travers l’alchimie. Des aspects symboliques de cet héritage se sont également introduits dans le christianisme. L’anniversaire de Mithra était célébré le 25 décembre et des gâteaux marqués d’une croix représentant les quatre éléments et la terre étaient mangés au repas célébrant le culte. Le dessin de 1934 est rempli de symbolisme mithraïque dérivé des traditions alchimistes et de la connaissance que l'artiste avait de la culture antique et du symbolisme. L’usage fait par Picasso de l’échelle à sept barreaux et de la croix de Tau dans le dessin de 1934 semble provenir de la même source qu’un bon nombre de ces autres symboles. Le symbolisme mithraïque était vaste et certains de ses aspects correspondent étonnamment à d’autres disciplines ésotériques comme la Kabbale et le Tarot. traduit par Marie Crétal.
© Mark Harris, 1996. Les contextes alchimiques
Procahine: Interprétations |
|
|
|
     |
     |
|
|
© Mark Harris 1996 (content), Simon Banton 1996 (design) In general copyright of works by Pablo Picasso are the property of the heirs to the Pablo Picasso estate |
|
Picasso fit également référence au culte mithraïque dans son oeuvre antérieure à 1930. Dès 1901, il entreprit une série d’études et de tableaux de femmes à l’hôpital St Lazare, dans lesquels les personnages portent un bonnet mithraïque, sorte de bonnet traditionnellement porté par Mithra, et associé à l’alchimie. L’interprétation que Picasso en a faite est liée au bonnet phrygien, autre nom du bonnet mithraïque, qui était aussi un symbole la Révolution Française. 